Avec la fermeture des restaurants, les ostréiculteurs du bassin de Marennes-Oléron perdent un pourcentage important de leur chiffre d'affaires. La baisse des commandes pour les fêtes de fin d'année se fait lourdement ressentir sur l'activité du secteur en Charente-Maritime.
Près de 40.000 tonnes d'huîtres sont produites chaque année dans le bassin de Marennes-Oléron, en Charente-Maritime. La filière ostréicole représente 4.500 emplois directs répartis sur un millier d'entreprises, à travers le département.
A cette époque de l'année, tout le secteur devrait être en pleine effervescence pour préparer les commandes de fin d'année. Mais cette année, la crise sanitaire, le confinement et la fermeture des restaurants changent considérablement la donne. Tout le réseau des expéditions vers les restaurants est bloqué et risque de l'être pour plusieurs semaines encore si cette fermeture devait se prolonger au-delà du 1er décembre comme l'a évoqué le Premier ministre.
Selon les entreprises ostréicoles, les ventes destinées aux restaurants peuvent représenter une part importante de l'activité.
La restauration représente 25% de nos clients...On ne sait pas où on va. On ne sait pas ce que ça va donner. Les restaurants, a priori, ne vont pas rouvrir pour les fêtes donc ça va nous faire beaucoup de volume en moins.
Moins de saisonniers embauchés
Conséquence de cette baisse d'activité et de l'incertitude concernant les fêtes de fin d'année, les entreprises ostréicoles embauchent beaucoup moins de salariés saisonniers pour trier les huîtres et préparer les bourriches.Les ventes directes en augmentation
Les producteurs du bassin de Marennes-Oléron disposent de trois réseaux pour écouler leur marchandise : la grande distribution, les restaurants et la vente directe. Les expéditions vers les restaurants sont bloquées, celles vers la grande distribution continuent avec un rythme différent selon les entreprises.La bonne surprise vient des ventes directes qui ont tendance cette année à être plus nombreuses, grâce au maintien des marchés malgré le confinement. "Une bonne raison", et peut-être la seule, "de se réjouir" pour Laurent Chiron, le président du groupement qualité des huîtres Marennes-Oléron.
Malgré tout, la vente directe, même si elle se développe, ne parviendra pas toujours à compenser la part du chiffre d'affaires perdue avec la fermeture des restaurants. De nombreux producteurs, déjà frappés par le confinement du printemps dernier, sont inquiets à l'approche des fêtes de fin d'année alors que le mois de décembre représente à lui seul la moitié du chiffre d'affaires annuel des entreprises ostréicoles. La Charente-Maritime est le premier département français pour la production d'huîtres et assure un tiers des expéditions internationales.En France, la vente directe par les ostréiculteurs fonctionne plutôt très bien sur les marchés. On voit une progression des ventes lorsqu'elles sont effectuées par l'ostréiculteur sur les marchés. Cela peut être un moyen pour écouler un peu plus de production pour certains.
Reportage de Pascal Foucaud et Laurent Pelletier